L’été 2025 restera gravé dans les mémoires comme l’un des plus lumineux jamais enregistrés en Belgique. Mais au-delà des chiffres spectaculaires, ce bilan solaire et éolien révèle les forces et les fragilités de notre système énergétique. Pour les coopératives citoyennes comme Energiris, c’est une invitation à accélérer la transition, en misant sur l’intelligence collective, la résilience locale et la sobriété active.

Un rayonnement solaire inédit

À fin septembre, la Belgique avait déjà cumulé plus de 1 091,8 kWh/m² de rayonnement solaire, soit une hausse de près de 20 % par rapport à 2024. Le pays a également enregistré 1 666 heures d’ensoleillement, en augmentation de 37 % sur la même période (Tendances, 2025). Ces niveaux dépassent largement les moyennes historiques et placent 2025 en passe de devenir l’année la plus ensoleillée jamais mesurée.

Les mois d’été ont chacun battu des records mensuels :

• Juin : 180,8 kWh/m²
• Juillet : 172,9 kWh/m²
• Août : 157,1 kWh/m² (record vieux de 16 ans battu)

Une capacité installée en forte croissance

Fin 2024, la Belgique a franchi le cap symbolique de 1 kWc installé par habitant, soit plus de 12 GWc de capacité photovoltaïque cumulée (Wilkin, 2025). Cette densité place notre pays parmi les plus avancés d’Europe en matière d’équipement solaire.

Grâce à cette capacité et à l’ensoleillement exceptionnel, les installations ont affiché un rendement moyen de 813 kWh/kWc, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Certaines régions comme la Campine et la Lorraine belge ont même dépassé les 998 kWh/kWc.

Des records de production solaire mensuelle

Le SPF Économie a publié une série de bilans qui confirment cette dynamique :

• Mai 2025 : 1 325 GWh produits, record absolu à ce moment-là
• Juin : 1 377 GWh, nouveau sommet
• Juillet : 1 295 GWh, légèrement en retrait mais toujours exceptionnel
• Août : 1 266 GWh, confirmant la tendance

Ces chiffres montrent que le record annuel de production solaire a été atteint dès la fin de l’été, bien avant les mois d’automne.

Le réseau tient bon… mais reste sous tension

Malgré des injections solaires dépassant les 3 000 MW en milieu de journée, le réseau belge a évité tout délestage grâce à une gestion fine de la flexibilité et du stockage (Guilmin, 2025). Mais cette abondance a aussi un revers : le nombre d’heures à prix négatifs a atteint un niveau record, affectant la valorisation de l’électricité injectée, notamment pour les ménages et les coopératives.

En août, la Belgique a dû importer 1 143 GWh d’électricité, principalement depuis la France et les Pays-Bas, pour répondre à la demande en soirée ou lors de creux de production (Bilan Électrique D’août 2025 : La Belgique Toujours Importatrice Nette, s. d.).

L’éolien : modeste mais complémentaire

Comme souvent en été, le vent s’est montré plus discret. Avec une vitesse moyenne de 3,1 m/s, les taux de charge sont restés faibles pour l’éolien terrestre. L’offshore a maintenu une contribution plus régulière, avec des productions journalières oscillant entre 1 500 et 2 500 MW (Petitjean, 2025).

Et maintenant ?

Ce bilan est porteur d’espoir, mais aussi de lucidité. Il confirme que le solaire est devenu un pilier de notre mix énergétique. Il montre aussi que la transition ne se joue pas uniquement sur les volumes produits, mais sur la capacité à stocker, à consommer localement, à valoriser intelligemment.

Pour les coopératives citoyennes, c’est une opportunité : celle de renforcer les modèles d’autoconsommation collective, de sécuriser les revenus par des mécanismes stables, et de plaider pour une gouvernance énergétique plus démocratique.

Références consultées pour écrire cet article